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« Tu connais pas Tame Impala ? Bah c’est un peu comme si les Beatles et Pink Floyd avaient fusionnés ». Effectivement, on en est pas loin.
Derrière Tame Impala, il y a surtout un nom : Kevin Parker. À la base membre des Dee Dee Dums aux cotés de Luke Epstein, il changera de batteur et de nom pour Tame Impala fin 2007. Trois ans plus tard sortira leur premier album Innerspeaker, remportant le J awards de l’album australien de l’année. Ils le remporteront également avec leur deuxième album Lonerism et deviendront les premiers artistes à le remporter deux fois de suite.
Contrairement à beaucoup d’autres, on se souvient tous du premier morceaux de Tame Impala que l’on a entendu. Personnellement c’était Mind Mischief, de l’album Lonerism. Et je l’ai écoutée deux fois de suite. Pourquoi ? Parce que Tame Impala fait partie de ces artistes que l’on ne saisit pas complètement à la première écoute. Explications tout de suite.
Première fois. Le clip s’ouvre sur un jeune lycéen assis en cours complètement absorbé par la plastique de la professeure assise sur le bureau devant lui au lieu d’étudier comme le reste de la classe. La sonnerie sonne, les élèvent se lèvent et la classe se casse. Ça y est, la musique commence. On suit alors la fameuse professeure avancer à travers les couloirs où les regards des élèves qui se posent sur elle ne laissent que peu de place aux doutes quand à leurs intentions secrètes et inavouées. Le cliché de l’adolescent en proie à tous ces désirs hormonaux et incapable d’y résister est quand même assez gros.
Elle arrive sur le parking, monte dans sa petite voiture rouge et s’allume une cigarette de la rigolade. On a même pas le temps de se dire qu’elle est en fait telle que ses élèves la fantasment qu’elle est rejoint par l’élève qui ne pouvait pas la quitter des yeux en classe. Ils se chauffent et commencent à s’embrasser. S’en suit alors une longue séquence en dessin animé psychédélique où les formes des corps se mêlent de façon organique dans le cosmos. On revient sur la voiture, en prise de vue réelle, qui s’éloigne du parking, laissant notre élève décoiffé à la chemise déboutonnée sur l’herbe, avec les meilleurs souvenirs de sa vie.
À ce moment là, je ne suis pas bien sûr de ce que j’ai vu. Car la musique douce et sensuellement psychédélique, bien qu’allant parfaitement avec le clip, semble illustrer bien plus qu’un simple rapport sexuel qui ne serait que la finalité d’une pulsion adolescente. J’ai du passer à coté de quelque chose.
Je reregarde le clip.
Seconde fois. Je remarque qu’il y a écrit au tableau « Creative Writing Test ». Et tout s’éclaire. Ce n’est pas qu’un simple rapport qui nous est montré, mais la réalité de la créativité. Quand la sonnerie se fait entendre, ce n’est pas la fin du cours qui est sonnée, mais notre entrée dans ce que la créativité de ce jeune a à offrir à sa professeure, dans son fantasme. À partir de là, relire la première fois. Profiter de la musique.
Toute la puissance de Tame Impala est résumée ici. « Un groupe de groove rock psychédélique qui se consacre aux mélodies qui font rêver ». Que l’on ait les clips avec les morceaux ou pas, Tame Impala est un voyage à travers les fantasmes musicaux qui nous font rêver éveillés, déformant la réalité.
Leur prochain album, The Slow Rush, devrait sortir cette année et quelques titres comme It Might Be Time ont déjà été dévoilés.
Faites nous confiance vous pouvez y aller les yeux fermés, de toute façon Tame Impala se regarde avec les oreilles et s’écoute avec le coeur.
Bon voyage.
Écrit par: Stéfån Rigal