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Compositeur, acteur, DJ, SebastiAn a imposé un son brut à la scène électro des années 2000. Mais aussi expérimentateur et définitivement punk par son côté anticonformiste, il ne s’est pas contenté de donner sa patte au label Ed Banger ; il persiste à casser les codes, même les siens. Pour la sortie du nouvel album du novateur SebastiAn, voici un petit retour sur sa carrière.
Sébastien Akchoté prend le coche de la musique numérique à ses débuts en bidouillant depuis l’âge de treize ans sur un Atari. Sous le label de son frère Noel, il va produire très jeune un album de Rap/Hip-Hop pour le performer Jean-Louis Costes.
C’est donc naturellement qu’il se tourne vers ce genre, jusqu’à ce qu’il trouve au début des années 2000 le numéro d’un certain Pedro Winter dans un journal, qu’il contacte. Il est signé moins d’une semaine plus tard, devenant un des premiers inscrits au label Ed Banger. SebastiAn va alors aider à poser les fondations du son typique du label : des grosses basses à la saturation à peine contrôlée, un rythme soutenu entrecoupé de breaks tirants sur la funk.
Sa carrière débute à un rythme d’un EP par an entre 2005 et 2008, qui vont commencer à le faire connaître en étant utilisé dans des publicités. Il va aussi se faire la main en réalisant bon nombre de remixes.
S’essayant aussi au cinéma, on peut le voir en 2007 avec son pote Kavinsky dans le film Steak de Quentin Dupieux. Il co-écrit également la BO du film avec l’alter-ego musical de Dupieux, Mr Oizo.
Lors de sa tournée fin 2009-début 2010, SebastiAn dévoile un nouveau morceau qui montre à quel point l’artiste est aux antipodes du côté policé de Justice : “Threnody”. Utilisé comme début de set, cette track (ci-dessous) aurait pu vider les pistes de danse et ne plaît effectivement pas à tout le monde, mais c’est aussi cela la musique de SebastiAn. Des paris, des essais, et une bonne partie du public est effectivement conquise.
Preuve de son côté touche à tout, il participe en 2010 à la BO du film “Notre Jour Viendra”, qui est beaucoup plus classique que celle de “Steak”; on y retrouve en effet principalement du piano et des cordes.
Puis en 2011 vient le temps de sortir son premier album, “Total”, qui dénote encore l’opposition de l’artiste face à son propre label. La pochette est une photo en noir et blanc, contrastant avec la charte graphique colorée de ses collègues. Fort de ses 22 titres, l’album nous envoie dans plusieurs ambiances et nous balance entre les styles et les expériences sonores à tel point qu’il est compliqué pour une seule personne d’aimer toutes les chansons.
Après cet album, SebastiAn ne va sortir sous son nom que quelques remixes, car il est bien trop occupé à faire des collabs et produire d’autres artistes. Entre autres : Philippe Katerine, Kavinsky, Charlotte Gainsbourg, mais aussi outre-Atlantique avec Frank Ocean ou Fall Out Boy. Autant de genres musicaux et de manières de travailler diamétralement opposées, ce qui est plus une expérience intéressante qu’un challenge pour un artiste aussi diversifié.
Toutes ces influences ont été réunies dans son nouvel album Thirst, sorti le 8 novembre dernier, dont la promo est assurée par des clips soignés, signés Gaspard Noé. SebastiAn nous y prouve une nouvelle fois qu’il ne se repose pas sur ses acquis mais continue ses expérimentations musicales à l’instar de son idole Prince, cherchant constamment à se renouveler pour notre plus grand plaisir.
Albums :
Total (2011, Ed Banger Records)
Thirst (2019, Ed Banger Records)
EPs :
Smoking Kills (2005, Ed Banger Records)
Ross, Ross, Ross (2006, Ed Banger Records)
Walkman/Killing The Name Of SebastiAn (2007, Because Music)
Motor.Momy.Army (2008, Ed Banger Records)
The EP Collection (2012, Ed Banger Records)
Mixtape :
A Fine Selection Of Remixes (2008, Because Music, Ed Banger Records, Warner)
Prods :
Outrun par Kavinsky (2013, Record Makers)
Magnum par Philippe Katerine (2014, Riviera)
Rest par Charlotte Gainsbourg (2017, Because Music, Warner, Atlantic)
Écrit par: Thierry Maurice