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Derrière cet anglicisme peu mystérieux se cache une grande variété d’instruments électroniques dont le but est, vous l’aurez compris, de répliquer le son d’une batterie. On peut aussi parler de boîtes à rythme, à vous de voir si vous préférez l’anglais ou les termes oldschools.
Le rythme est à la base de la musique. C’est à une chanson ce que le pain est au sandwich : ça apporte de la cohérence. Dès l’invention des premiers instruments électroniques, il est donc normal d’avoir tenté de répliquer la batterie. Déjà parce que ça prend de la place et ensuite parce que les batteurs arrivent toujours en retard au studio et passent leur temps à tapoter sur tout ce qui passe et c’est excessivement énervant.
Pour la partie historique on peut remonter jusqu’en 1930 avec l’invention du Polyrythmophone, mais cet instrument (et les suivants) faisaient la taille de meubles et ne jouaient que des rythmes prédéfinis, ils n’ont donc pas été très utilisés. Par conséquent nous allons sauter cinquante ans (oklm) et entrer directement dans le vif du sujet avec le TR-808 de Roland, l’une des premières boîtes à rythmes programmables.
Son fonctionnement se résume à l’association de deux instruments électroniques : un synthétiseur et un séquenceur. Mais qu’est ce qu’un synthé vient faire là dedans? Simple, un synthé c’est juste un instrument qui crée un son à partir d’un signal électrique, dans notre cas les fabricants se débrouillent pour que les sons en question ressemblent à des kicks et des snares plutôt qu’à un piano.
“Pardon, des quiques et des quoi?”
– Ok, parenthèse explicative (
Le kick c’est la grosse caisse, le boum-boum. Le snare c’est la caisse claire, interchangeable avec un clap de tapement de mains. Il y a aussi le hi-hat (ou hat) : la cymbale charleston. Donc ne dites plus “poum-tss-poum-tss-ka” mais “kick-hat-kick-hat-snare”.
-Fin de la parenthèse )
Ensuite il est possible de disposer ces différents sons sous forme d’une séquence, puis de lire cette séquence en boucle (ça c’est le taf du séquenceur en mode loop).
Vous avez noté que les sons “ressemblent” à de la batterie, mais ils sont jugés trop peu fidèles au réel par les critiques. De plus, les rythmes qu’il est possible de faire avec le séquenceur sont très limités par rapport à ce qu’un batteur peut faire. N’oublions pas que nous sommes à une époque où les superstars sont les rockeurs, et tous ces facteurs font que le TR-808 n’est pas un grand succès à sa sortie. Cependant l’instrument est bon marché et commence à se répandre dans le grand public. Certains artistes pop l’utilisent, mais c’est surtout pour les genres émergents tel que la Danse et le Hip-Hop que son utilisation va devenir culte.
L’utilisation de la 808 par un certain Marvin
Le modèle suivant va tenter de corriger ce faux problème de fidélité en utilisant directement certains sons de batteries (samples) plutôt que de les générer : c’est l’arrivée du TR-909, premier instrument de la marque possédant une interface MIDI (permettant de le synchroniser à d’autres instruments MIDI). Il subira malgré tout le même sort que son prédécesseur et sera boudé par la critique. Puis son utilisation underground va marquer le lancement de nouveaux genres musicaux, ici plutôt la Techno, la House, puis l’Acid. Notons que c’est justement ce manque de fidélité au réel qui intéresse les artistes ici, qui sont séduits par ces sons inédits.
Utilisation de la 909 par les Daft, avec en prime un clip montrant les conditions pour faire la teuf dans les 90’s (et une bonne recette de spaget’)
Ironie du sort, maintenant que nous avons des logiciels capables de produire n’importe quel son concevable, beaucoup utilisent des versions virtuelles du TR-808 et ses autres petits camarades cultes que je n’ai pas cité pour retrouver une patte 80’s. Bien sûr, de nouvelles drum machines sont encore produites. Leur fonctionnement est plutôt basé sur l’utilisation de samples que sur la synthèse des sons. Il est souvent possible de moduler les sons présent pour les façonner à son goût, ou d’ajouter soi-même ses samples, mais le fonctionnement est assez similaires aux modèles de 1980 (bien qu’étant assuré par des technologies plus avancées et offrant plus de choix). Parmi les marques encore actives, les plus populaires sont Alesis, Korg, Zoom et Boss (qui ne sont autre que Roland).
Tu n’as plus qu’à choisir tes armes pour lâcher des grosses loops de kick snare dans ton casque sans faire chier les voisins !
Écrit par: Thierry Maurice