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Detroit : Une histoire de Techno ?

today2020-01-29

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Detroit : berceau de la civilisation électro

La musique electro, genre musical iconoclaste pour certains et totale nébuleuse pour d’autres, se retrouve aujourd’hui dans la plupart des compositions actuelles… Mais d’où vient-elle ? Quelles sont ses origines ? Cap sur Detroit pour ce nouveau partage musical ! Derrick May, Kevin Saunderson ou encore Juan Atkins, ces noms ne résonnent pas en toi ? C’est normal, nous sommes là pour t’en dire plus !

Quand musique et technologie se confondent…

Véritable pionnier, l’electro band « The Belleville Three » des trois noms évoqués plus haut est à l’origine des premiers beats techno tels qu’on les connaît aujourd’hui. L’ère Disco signant le début de son déclin, voilà qu’un nouveau genre de musique electro emprunt d’une énergie avant-gardiste voit le jour au sein de l’ancienne ville industrielle de Detroit : la techno.

The Belleville Tree font office de précurseurs de la musique Techno.

A l’aide des boucles de séquençage et des synthétiseurs de l’époque, ces nouveaux adeptes d’une musique underground viennent juxtaposer lignes de basses lourdes et pulsations frénétiques pour un rendu entraînant, venu d’une autre dimension. 1985 se veut une année charnière quant à l’émergence de la techno de Detroit grâce à la création du label Metroplex par J. Atkins qui apporte une touche cérébrale aux compositions. Elle doit cependant son accent festif et dansant aux deux autres membres du groupe : May et Saunderson.

Une esthétique du rythme

Puisant son inspiration dans l’effervescence industrielle de la ville, la techno de Detroit s’inscrit comme une musique de nuit, une musique de fête où la jeunesse du coin peut se délester de tous les soucis du quotidien dans une danse rythmée par des BPM (battement par minute) avoisinant les 150 selon les variantes. Son caractère innovant provient de sa rupture avec les codes structurels propres à la composition des musiques du moment : finis l’introduction, les couplets, les refrains et place à la répétition ainsi qu’aux effets de décalage entre les séquences afin d’énergiser tout l’ensemble.

Le Roland TR-808 et le Roland TR-909 sont les premiers appareils à donner le jour aux compositions techno en provenance de Detroit. Et si vous ne le saviez pas encore, le TR-808 a d’ailleurs été utilisé pour la sexy compo de Marvin Gaye : Sexual Healing. La techno de Detroit est donc aussi issue des influences soul, funk et disco de l’ère qui la précède même si elle parvient toutefois à s’en détacher grâce au label Motown qui y voit un style musical précurseur à part entière.

Le TR-909, un incontournable dans la famille des boîte à rythmes.

S’exporter pour mieux régner

Mais c’est finalement en Europe, en Allemagne et au Royaume-Uni que la techno de Detroit connaît un important retentissement. Elle se construit ainsi une réputation d’instigatrice en donnant vie à un véritable univers musico-culturel « underground » grâce à une musique alternative déjà porteuse d’accents futuristes. Elle vient ainsi influencer des artistes précurseurs de la techno européenne comme l’allemand Kraftwerk, l’italien Giorgio Moroder (à retrouver ci-dessous avec son titre Midnight Express) ou encore le groupe suisse Yello.

Aujourd’hui, la techno de Detroit s’inscrit comme l’une des musiques mère des sous-genres tels que la deep house, la trance, la hardteck ou encore la hardcore. Elle est commercialement portée par des artistes comme Armin van Buuren, Billie Elish et Martin Garrix.

Entre puristes de la techno et amateurs de mélange des genres, la techno reste de nos jours l’un des grands insaisissables de la musique transitionnelle ayant relié le 20ème au 21ème siècle. 

Écrit par: Marie-Alice Vigué

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