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2020 est une année spéciale pour la musique électronique : en effet, il y a un siècle le russe Lev Sergueïevitch Termen (l’histoire retiendra Léon Thérémine) inventait l’instrument auquel il donnera son nom.
Mais un thérémine, c’est quoi ?
Un peu de contexte tout d’abord. Né en 1896 à Saint-Pétersbourg, passionné de musique et de physique, Léon se consacre à l’étude du génie électrique à l’université de Petrograd. Deux ans après la révolution russe de 1917, il met au point « l’éthérophone » connu désormais sous le nom de thérémine, un des tous premiers instruments de musique électronique.
Mais alors un thérémine, comment ça fonctionne ? Et bien en réalité, c’est très simple : un signal électrique est engendré par un oscillateur hétérodyne à tubes électroniques, produisant deux fréquences (l’une fixe et l’autre variable) qui en se combinant deviendront un battement, ce qui aura pour effet de produire un son entre 20 et 20000Hz. Voilà pour l’explication technique.
Si vous n’avez rien compris à l’explication précédente, pas de panique : dites vous que tout est une question d’ondes. En cela le thérémine est un instrument timide : on en joue sans le toucher. Il se compose de deux tiges : l’une horizontale permet de faire varier le volume de la note en fonction de la distance entre la tige et la main gauche ; et l’autre verticale qui permet de faire varier la hauteur de la note par le même principe avec la main droite.
Après avoir révolutionné la conception de la musique, le thérémine était d’abord utilisé pour retranscrire des pièces classiques pour instrument monodique et en accompagnement d’orchestres. Il faudra attendre 1924 pour voir la première une première composition destinée au thérémine écrite par Andrei Paschtschenko. D’autres compositeurs exploiteront le thérémine, les plus connus étant Edgar Varèse et Bohuslav Martinü.
Au début des années 50, le thérémine est devenu l’instrument incontournable des ambiances sonores des films de science-fiction. On citera le classique Le Jour où la Terre s’arrêta (1951) comme étant le film qui a ancré le thérémine dans la culture populaire. Inévitablement, ce succès s’exporta aussi sur petit écran, popularisant un peu plus l’instrument auprès du grand public grâce aux génériques de séries comme Star Trek (1966) ou le Sixième Sens (1972).
Plus récemment, Danny Elfman a utilisé un thérémine pour la bande originale du film Mars Attacks! ou celle de Frankenweenie. On retrouve également un thérémine dans la bande originale par Justin Hurwitz du film First Man.
Il n’aura donc pas fallu attendre plus longtemps pour que la musique populaire s’empare elle aussi de l’instrument. Parmi les plus connus, on pourra citer Radiohead, les Rolling Stones, Aerosmith, les Bee Gees, Placebo, les Pixies et plein d’autres.
Le groupe La Femme utilise également un thérémine sur certains morceaux ainsi que Rone qui l’utilise lors de ses concerts.
Cette année, le thérémine fêtera son premier siècle. Il aura ouvert la voie à une nouvelle façon de concevoir les sons, entraînant la création de tous les instruments électroniques qui lui succéderont et par là même occasion une nouvelle façon de concevoir la musique qui un siècle plus tard n’a toujours pas fini de se renouveler.
Écrit par: Stéfån Rigal