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Le 27 décembre, la police palestinienne procède à l’arrestation de la DJ Sama Abdulhadi pour l’organisation d’un live techno sur le site de Nabi Moussa. Quid de sa situation ?
Il s’agit de la première femme DJ en Palestine, Sama Abdulhadi est arrêtée le dimanche 27 décembre par la police. La veille, elle enregistre un livestream sur le site historique de Nabi Moussa. Il s’agit du lieu présumé de la tombe du prophète Moïse près de Jéricho (en Cisjordanie occupée).
Des vidéos de l’évènements partagés provoquent immédiatement de fortes réactions. Au vue de la place que prend la religion en Cisjordanie, cela n’étonne guère. Néanmoins, l’intervention d’hommes pour faire sortir le public dérange. Pourtant, selon le directeur de la Commission palestinienne indépendante des droits de l’Homme en Palestine, l’artiste possède les autorisations nécessaires de la part des autorités locales pour cet évènement.
Dans une déclaration à l’AFP, il s’étonne : « Nous avons demandé aujourd’hui sa libération car son arrestation n’est pas logique (…) elle avait reçu une autorisation du ministère du Tourisme ». « Nabi Moussa n’est pas un site uniquement religieux mais également touristique (…) et si la musique électronique n’y était pas appropriée, le ministère n’aurait pas dû donner son autorisation. »
L’organisation Al-Haq de défense des droits humains dénonce une « arrestation arbitraire ». Pour le directeur, Chaawane Jabarine, cette arrestation vise à « satisfaire une partie de l’opinion palestinienne ». Le premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh, a réclamé la création d’une commission d’enquête « afin de déterminer ce qu’il s’est passé à Nabi Moussa ».
La police rejette d’abord sa demande de libération sous caution. Sa détention se retrouve donc prolongée de 15 jours, le 29 décembre.
Différentes organisations de défense des droits humains ont massivement appelé à la libération de la musicienne. Une pétition avait été mise en place et reçoit près de 100 000 signatures en une semaine. Celle-ci s’appuie sur le hashtag #FreeSama.
L’état palestinien libère finalement Sama Abdulhadi le dimanche 4 janvier au soir. La caution à 3 500 dollars (environ 2 840 euros). Elle doit cependant comparaître lors d’une nouvelle audience. La date n’a pas été fixée. Elle est interdite de voyages jusqu’à l’audience, a ajouté son père. Afin de se remettre dans les esgourdes la performance géniale de sa Boiler-Room exceptionnelle et fiévreuse, proche des endroits où les combats font rage, voici un lien d’écoute ci-dessous. Elle nous éclabousse par l’authenticité de son talent, dans un endroit ou l’expression artistique ne peut s’exercer qu’en s’exposant à de graves sanctions…
Écrit par: Salomé Baudelot
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